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    La cascade

    La peinture, dont la mort était annoncée tant de fois au cours de notre siècle, m'accompagne néanmoins depuis 21 ans déjà. Comme tout artiste de ma génération je touche à d'autres matières, comme la photographie, la sculpture, l'installation, l'écriture, le dessin ou l'infographie pour les nommer dans un désordre a-chronologique. Mais la peinture c'est la toile de fond, c'est autour d'elle que tout oscille, c'est ce que j'ai appris le mieux (?), c'est elle qui me ressemble le plus. ??C'est d'abord le travail de la couleur, le travail des valeurs primaires, comme le bleu, le rouge et le jaune. Ma recherche plastique se concentre sur une abolition totale des frontières entre les couleurs, sur la recherche d'une transparence fluide et mouvementée, sur la transversalité suggérée, sur la verticale affirmée. ??Le format vertical, format du portait par excellence parle de l'homme, s'adresse à l'homme sans pour autant le représenter. Il exclut l'allusion trop confortable d'un paysage, si abstrait soit-il, pour céder la place à un mouvement se poursuivant autant vers le haut que vers le bas et au-delà des limites imposées par le châssis.

    C'est la recherche du cycle infini qui se rejoint en partant vers le haut pour revenir vers le bas ou vice-versa, c'est la recherche de ce qui nous dépasse, c'est la tentative d'approcher la métamorphose, aboutissement des "chercheurs de l'humain" comme l'écrivain J.W.Goethe, comme l'artiste Paul Klee ou comme André Malraux, toujours à la quéte de "Qu'est ce que l'art, qu'est ce que l'homme"? Le mouvement recherché dans mes toiles part vers le haut, se transforme au méme instant en mouvement tendant vers le bas, donne ainsi lieu à un paradoxe, à un mouvement arrété, à une fluidité absolue. ??Se rendant au japon en 1974, André Malraux a pu vivre une telle sensation devant la Cascade de Nachi près de Kyoto "je comprends qu'il existe une direction, l'ascension verticale qui s'oppose à la fois à l'arabesque et à la brisure. On dirait que la cascade de Nachi tombe vers la terre mais, en tant qu'image, elle est en méme temps ascendante" (Malraux "étre et dire", éditions Plon). Dù à la sensation éprouvée par Malraux face à cette cascade, que je souhaitais et souhaite encore faire naître dans mes tableaux, j'ai ainsi décidé d'intituler ma série "Cascades", consciente du risque de l'impact figuratif sur le spectateur qui en sera par ce seul indice trop guidé vers une interprétation d'un phénomène naturelle.